Au Maroc, on trouve deux races de population différentes mais très homogènes et qui vivent en harmonie depuis des décennies.
Les berbères, qui sont les premiers habitants du Maroc constituent une grande partie de la population. Ensuite, les arabes, venus de l'Andalousie, de l'orient et d'autres communautés arabes au monde, constituent le reste de la population marocaine.
Au niveau de la répartition démographique, une grande partie des berbères marocains vivent dans le monde rural (campagne, divers montagnes de l'atlas marocain, tributs, village, etc...). Sans oublier les nomades qu'on trouve fréquemment au sud. Les berbères se sont très vite adaptés aux difficultés de la vie rurale et se sont préoccupés par des métiers d'artisanat assurés en premier lieu par des femmes berbères compétentes et bosseuses.
Ces femmes, selon les coutumes berbères, ne peuvent travailler que dans leurs foyers à côtés de leurs enfants. L'homme, à lui, l'agriculture des terres et la veille sur le bétail étaient ses tâches journalières.
Parmi ces métiers qu'exercent les femmes, la fabrication des tapis.
Le tapis berbère est soit tissé ou noué. Le tapis noué est constitué à partir de l'accumulation d'une multitudes de nœuds sur les trames verticales accrochées sur le métier (machine traditionnelle en bois). Le tapis tissé, ou appelé kilim, est monté par un tissage horizontal et serrage sur la trame verticale et ce en faisant des va-et-viens horizontaux entres les lignes tramés.
Les femmes berbères, qui sont les leaders manœuvrières du tapis marocain, passent des semaines et parfois des mois à monter un tapis. Ce temps là est justifié par les autres tâches ménagères et familiales qu'assument les femmes berbères. Ce n'est qu'après une longue journée de travail, élever les enfants, préparer à manger et ensuite mener à bien le foyer, que les femmes berbères se rendent à leurs métiers installés dans l'une des pièces étroites de leurs maisons pour tisser ou nouer des tapis. En généralité, le temps moyen de tissage ou nouage est de deux heures par jour pour chaque femme.
Au Maroc, les types de tapis et genres de dessins diffèrent selon les régions.
Au haut atlas, à 150 km loin de Ouarzazate, région de Taznakht, on trouve beaucoup plus les tapis noués en laine pure du mouton dans une multitudes de couleurs naturelles. Le rouge hainé, le jaune safran, le blanc et le marron sont des couleurs naturelles du mouton. Dans cette même région de Taznakht, on peut distinguer qu'il y a des tapis qui ne ressemblent pas l'une à l'autre. Et ce, car cette région contient plusieurs tributs comme "Ait Ouagharda" et "Ait Abdallah", chacune d'elles a ses dessins spécifiques. Toutefois, avec de l'expérience, on peut juste voir le tapis pour savoir d'où est ce qu'il provienne.
Au moyen atlas, dans la région de Khenifra, on trouve plus des tapis unis en nouage de laine. La couleur rouge est la dominante car elle dégage de la chaleur. Les tapis de cette région sont très épais et lourds. Les conditions météorologiques difficiles en hiver ont poussé les femmes berbères du moyen atlas à faire des tapis qui réchauffent les foyers.
Dans d'autres régions marocaines, comme au Khemissate, Tiffelt et Zemmour, ont trouve plus la fabrication des Kilim tissés et brodés. Le Kilim de Tiffelt est le plus célèbre au Maroc vu la finesse de ses dessins géométriques et sa couleur bleu indigo. Nous rappelons dans ce sens que la comparaison entre deux tapis noués se distingue par le nombre de nœuds par mètre carré que contient le tapis. Dans le Kilim c'est la finesse du dessin et la qualité du serrage qui importe.
Le tapis arabe, nommé aussi le tapis royal marocain, se fait principalement dans deux villes importantes du royaume: la capital Rabat et Fès (capitale scientifique du pays). Ce tapis est d'une qualité de nouage très spéciale. Un tapis royal peut contenir jusqu'à 300 000 nœuds par mètres carré. On en trouve deux qualités certifiées par le gouvernement: la qualité supérieur avec un cachet bleu au dos du tapis et la qualité extra supérieure avec un cachet rouge. Les motifs que contiennent ces tapis sont différents de ceux des berbères. C'est plus des dessins orientaux ou andalous contenant des motifs fleuraux (arbre de vie) ou des motifs islamiques comme le Mihrab.
C'est dans ce contexte, qu'au maroc, on trouve beaucoup plus de choix dans le tapis berbère que dans l'arabe.
